En ce début d'année, j'ai eu un moment extrêmement déstabilisant à vivre. Après plusieurs semaines de grande fatigue, de gestion microbiennes en tout genre et un mal de dos carabiné et bien j'ai craqué. Angoisse, panique, douleurs intenses, peurs, fatigue extrême. Je me suis retrouvée hospitalisé.
Aujourd'hui je vous parle à cœur ouvert. Je vous parle en toute franchise. Je veux vous parler d'un sujet souvent tabou : l'épuisement maternel.
En ce début d'année, j'ai eu un moment extrêmement déstabilisant à vivre. Apres plusieurs semaines de grande fatigue, de gestion microbiennes en tout genre et un mal de dos carabiné et bien j'ai craqué. Angoisse, panique, douleurs intenses, peurs, fatigue extrême. Je me suis retrouvée hospitalisé.
Touché - Coulé...
Alors, il y a des jours où je me dis, que, quand même, on aurait pu nous prévenir.
Nous dire qu'on allait en baver.
Nous dire que y allait avoir des moments chaud, des moments franchement tendus.
Nous dire que parfois, tu rêves de partir sur une île déserte tellement tes tympans ils en peuvent plus du bruit des deux beaux chérubins que tu as engendré.
Nous dire que parfois, tu hésites entre passer une soirée en amoureux en tête à tête et filer au lit récupérer les heures de sommeil, tellement tu comptes plus les nuits incomplètes.
Nous dire que certains jours tu te rappelles même plus quand est ce que tu a pris une douche tranquille, sans avoir a t'égosiller sous l'eau pour répondre aux demandes diverses et variées de tes marmots derrière la porte ou carrément d'être interrompu par l'entrée fracassante dans la salle de bain d'un môme en pleurs alors que tu est a poil.
Nous dire que, "Oui c'est merveilleux, c'est beau et chou d'être parents" mais aussi qu'est ce que c'est dur, relou, carrément épuisant, et en qu'en plus, personne ne nous dira comment il faut faire et qu'il n'y a pas de mode d'emploi.
Bref, je vous parle de cette épuisement que je traverse, que je n'ai pas voulu voir. Parce que, oui, il y a des jours où j'en ai marre d'essayer de ressembler à toute ses mamans (presque) parfaite que l'on voit fleurir partout sur le net, positive, bienveillante, Bio, Vegan, belle et maquillée, sereine, épanouie, avec des trésors d'inventivité pour les activités et des gosses impeccables qui ne bronche pas (ok, je caricature un peu...), qui te disent comment éduquer sans crier, comment faire manger des légumes bios à tes enfants, qu'il ne faut pas punir, vexer, râler...
Oui, parfois, j'en ai marre d'essayer de jongler entre activités pédagogiques et créatives des loulous, mes projets, tout en gérant le linge, les repas, la maison, le chien, les courses, les rendez-vous... Tout ça dans la plus grande bienveillance, avec le sourire, l'attitude parfaite et le plus grand calme cela va de soi.
Et ce sentiment est exacerbé par la déferlante de "l'éducation positive" dont tu est témoin tous les jours sur le net, les réseaux sociaux, les livres que tu achètes pour essayer de trouver des solutions, des conseils parce que toi, tu as plutôt l'impression de ne pas y arriver...
Moi la première, je passe beaucoup de temps a me renseigner, me documenter sur les pédagogies alternatives, lire des livres sur la parentalité positive, suivre des blogs et vidéos sur le maternage, la bienveillance et tout le tralala.
Oui mais voila, je me suis rendue compte que toutes ces sources te donnent une image figée, erronée de la parentalité. C'est comme les photos dans les magazines ou les catalogues de puériculture : tous le monde a le sourire, bébé est tout propre, la maison est impeccable, maman n'a pas de tache de lait sur son pull et papa n'a pas de cerne malgré les heures de sommeil en moins. Allez me faire croire à ça, maintenant que je suis passée par deux grossesses rapprochées, un cumul de 17 mois d'allaitement, plusieurs années de nuit entrecoupées, des crises de colère et de frustration à gérer, un congé parental bien installé et deux garçons débordant de vie où tu te demandes parfois où est le bouton stop...
On arrive vite dans un engrenage infernal où l'on se met une pression monstre, où l'on court après une perfection impossible à atteindre, on se compare avec les autres mamans, on imagine que les autres y arrivent mieux que nous...
Surtout que toi, tu culpabilises de ne pas y arriver aussi bien que dans les livres, où comme ces mamans maternantes et bienveillantes que tu suis sur Instagram.
En plus, sur le fond ces femmes ont tout juste. Leur discours n’est que bon sens. Hurler sur un enfant pour lui dire d’arrêter de crier… effectivement… c'est d’une logique sans faille. Elle t’explique le fonctionnement du cerveau immature de nos enfants. Là encore, c’est intéressant et essentiel pour les comprendre.
Toi aussi tu veux être cette maman bienveillante, épanouie, heureuse et souriante. Bien sur que tu veux éduquer tes enfants dans la joie et la bonne humeur et la compréhension de leurs émotions.
Mais voila, malgré tout les efforts que tu fais, toutes les choses que tu mets en place, tu n'y arrive pas toujours, parfois tu craques, tu râles sur tes enfants, tu n'as pas la patience de répéter 5 fois la consigne dans le calme et la tempérance, tu lâche parfois un gros mots, tu pleures même.
Tu arrive même plus à prendre un peu de temps pour toi, de faire une sortie seule, d'aller voir une copine ou encore de juste regarder la TV avec ton homme. Tu cours après des objectifs que tu te posent, des barres méga hautes que tu t'infligent... Et tu t'épuise, tu te déçois, tu es en décalage avec toi même, tu ne te reconnais plus...
Alors voila, aujourd'hui, j'avais envie d'écrire un article sur la réalité de devenir parent, sur la tempête que tu traverse toi et ton conjoint. Sur MA réalité de la maternité.
Oui, parce que tout ce que tu lis ou vois, c'est dans un monde virtuel, où l'on ne parle que des choses qui vont bien, qui fonctionnent bien, des bons moments en famille et où l'on te partage les photos du petit dernier qui dort ou qui rit, pas du grand qui te pique une crise pour un bout de fromage...
Toi, tu est dans TA Réalité, celle ou tu as deux enfants en bas age à gérer, tous les jours, tous les mois, toute l'année. Tu as deux enfants qui ont souvent des besoins en même temps, et évidemment ce ne sont pas les mêmes.
Alors, vous m’excuserez… quand j’en ai un qui hurle que c’est une cuillère bleue qu'il voulait et pas la noire et l’autre qui joue avec ses couverts, balance son pain ou renverse son verre… tout ce bruit là, plus la fatigue des 4 dernières années, plus mon histoire personnelle, mes petites casseroles que je traîne, le linge qui m'appelle pour que je le range, le chien qui aboie pour rentrer, mes règles qui arrivent... Et bien oui j’avoue, j’ai hurlé. Je leur ai même dit qu’ils étaient fatiguants, usants, que j'en avais marre !
Alors sermonnez-moi. Traitez-moi de malveillante puisque je ne suis pas bienveillante. Flagellez-moi. Croyez que je ne suis pas toujours fière de la maman que je suis. Que j'aimerais faire mieux. Que je culpabilise.
Mais j'ai la conviction qu'ici, on est dans le vrai, chez nous on vit les choses intensément. Les bonnes comme les mauvaises. Tout n'est pas rose, ni noir d'ailleurs.
Ici on fait plutôt dans la nuance. Les nuances de nous 4. Avec les jours avec et les jours sans. Avec nos hauts et nos bas.
Chez nous, on vit réellement aux rythmes de nos deux enfants, de nos envies et de nos caractères. On écrit notre histoires au jour le jour, avec des loupés, des échecs , des petites et grandes victoires.
Chez nous, on fait comme on peut, avec ce qu'on a et ce qu'on est. On passe par toute la palette des émotions, la colère, la tristesse, la joie, la tendresse, on passe des larmes à des fous rires mémorables.
On se dit des mots doux et des mots cailloux. Alors on se demande pardon et on se promet de faire des efforts.
En fait c'est ça, ici, on essaie, on tâtonne, on tente des choses et puis si on rate et bien on recommence. On s'essaye du mieux que l'on peut a notre rôle de parents. On avoue nos fautes et nos torts à nos enfants.
Parce que, oui les adultes aussi n'y arrivent pas toujours.
Chez nous, c'est comme cela que l'on vit, de façon entière et forte. On partage tout, on se dit tout. On se dit surtout qu'on s'aime, qu'on les aime. Et cet amour, il est là, autour de nous et nous pousse à nous questionner, à nous améliorer encore et encore... C'est l'amour que l'on porte à nos enfants qui nous guide, qui nous accompagne sur le chemin de la bienveillance, qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.
Cet amour, c'est celui là aussi qui a fait qu'un jour Papa Bricoleur et Maman Louve ont franchi le pas pour devenir parents. Cet amour c'est celui là aussi qui a vu naître et grandir nos garçons. C'est ce même amour que nos enfants nous portent aussi. Car eux, ils nous aiment en retour sans condition aucune. De façon constante et indéfectible. Avec nos défauts et nos dérapages. Nos loupés et nos peurs. Ils nous aiment juste parce qu'on est leur parents et personne, jamais personne ne pourra nous enlever ce rôle.
Alors je me relève doucement, je m'accroche au positif, je regarde devant nous, je guette le moindre rayon de soleil. J'ai pris conscience de mes faiblesses, mais de mes forces aussi. J'ai appris à mes dépends qu'il va falloir que je prenne du temps pour moi.
Que pour donner il faut aussi savoir recevoir.
Que pour prendre soin des autres, il faut prendre soin de soi en premier.
Que je ne suis pas juste une maman, mais aussi une femme, une épouse et une personne à part entière.
Que je ne rends service à personne en me dévouant uniquement à ma famille.
Que je vais apprendre de mes erreurs pour mieux rebondir.
Que quand on coule, c'est pour mieux remonter à la surface.
Et que, l'essentiel est là devant nos yeux : beaucoup beaucoup d'amour...
A très bientôt,
With Love, Manon.
Comentários