Voilà un article qui parle d"un sujet qui me parait essentiel quand on parle de parentalité et qu'il serait bon de partager avec tous les futurs parents !
Je vais vous parler de motricité libre. Quézako ? On regroupe sous ce terme, l’ensemble des pratiques visant à encourager un développement naturel de l’enfant selon son propre rythme, en autonomie sans l’aide excessive de l’adulte.
Concrètement, cela veut dire que l’enfant est libre de ses mouvements, de choisir ses déplacements, sans être contraint dans une posture qu’il ne peut pas prendre par lui-même.
Cela s’applique au quotidien par un aménagement de l’espace adapté et sécurisé pour les tout-petits lors de leur libre circulation.
Le concept de motricité libre ou spontanée a été inventé par le Dr Emmi Pikler dans les années 1960. La pédiatre est convaincue que le petit enfant est un être doué de sensibilité et capable de se développer tout seul sans l’intervention d’un l’adulte. Dans la pouponnière qu’elle dirige à Budapest, l’Institut Loczy, elle applique ce principe en laissant les enfants évoluer librement. Et elle découvre que non seulement le développement moteur s’acquiert naturellement et dans un ordre bien précis, mais aussi que cette liberté donnée aux enfants leur apporte un sentiment d’accomplissement et de sécurité.
Il faut bien comprendre que l'enfant est totalement libre de ses mouvements et qu'il apprendre les postures et gestes de lui même (un enfant est "programmé" pour s'asseoir, ramper, se redresser puis marcher). Notre rôle est donc d'accompagner cet élan naturel chez le tout-petit en adaptant l'environnement et changer notre regard (on ne dit plus :"attentiooooon tu vas tomber !" ou "je t'aide à monter sur le toboggan tu ne vas pas y arriver"...) Donc concrètement ça donne quoi ?
1. On résiste aux campagnes marketing des magasins de puériculture :
Et oui ! Tous les magasins de puériculture vous font croire qu'il est nécessaire d'acheter tel transat, tel matériel, tel jeux, tel trotteur... pour faire le bonheur de votre enfant et être un bon parent qui éveille bébé. Mais le principal objectif est de vous faire dépenser de l'argent ! Le marketing créer des besoins que le petit homme n'a pas. Sachez le, un bébé a besoin de peu de choses en réalité : de quoi assouvir ses besoins primaires (manger, dormir, éliminer, ne pas avoir froid...), être en sécurité et avoir un attachement sécurisant avec des adultes (principalement les parents). Le reste suit naturellement !
Donc pas besoin de transat à outrance, ni de parc qui limite sérieusement les déplacements et prise d'initiatives de l'enfant, ni de table d'activité (ou l'enfant est assis pou jouer avant même qu'il ne sache se mettre debout) et surtout pas de trotteur, très dangereux. Il faut savoir que dans d'autres pays cet objet est illégal a la vente et dans nos structures d’accueil il est interdit (oui oui dans nos crèche française!) car dangereux au vue des déplacements et risque de chute ou de renversement.
Bref vous allez faire des économies car dès le plus jeune age, vous n'avez besoin que d'un grand tapis ou matelas pour posez bébé dans un endroit calme et sécurisant, sur le dos, of course.
2. On fait confiance au développement physiologique naturel de notre enfant :
Chaque enfant passe par les mêmes étapes mais pas au même rythme ! Faites confiance à votre bébé, laisse lui le temps de découvrir par lui même, de tester, de faire ses propres expériences et d'échouer aussi mais c'est le chemin le plus important pas le but...
Concrètement cela veut dire qu'on n'assoit pas un bébé qui ne le fais pas lui même, qu'on ne le met pas debout et qu'on ne le fait pas marcher si cette étape n'est pas acquise de son propre gré...
Rien ne sert de comparer les enfants entre eux non plus, nous sommes tous différents et cela est valable pour les plus jeunes, ils ont leur identité, leur schéma de développement personnel et de toute façon, no stress, à 3 ans tous les enfants (exceptés maladies ou handicaps...) marchent, courent, sautent, dansent... Laissons leur le temps de faire tous ses apprentissages.
3. Changez notre regard et notre façon d'accompagner l'enfant :
Et sur ce point, ce n'est pas toujours évident car nous avons tous en nous une part intentionnelle (lié aussi à notre propre éducation ou ce que l'on entend autour de nous) qui nous pousse à faire à la place de l’enfant, comme provoquer une interaction avec l’enfant, faire à sa place pour gagner du temps, aider l’enfant car il n’en est théoriquement pas capable ou encore donné un avis sur toutes situations (attention à çi, ne monte pas sur ça, tu vas tomber...).
Il est essentiel d'observer et d'accompagner son enfant dans ses entreprises. Notre surveillance est indispensable, il n'est pas question de le laisser se mettre en danger (voir point suivant). Notre regard doit être bienveillant, laissez le commencer ce qu'il veut faire sans intervenir et essayer de comprendre son objectif à lui : s'il monte sur le canapé ou sur la table ce n'est pas pour vous embêter ou tester une éventuelle limite, il cherche simplement à apprendre à monter et descendre, à jauger ses capacités et appréhender la notion de danger. On peut verbaliser ses actes, et lui donner quelques consignes simple : "Je vois que tu as réussi à te mettre debout sur la petite table du salon quel exploit ! Mais je préfères que tu t’assoies sur la table car debout cela me fait peur et cela me dérange" on peut ensuite proposé une alternative : "tu peux monter plutôt sur le canapé si tu veux t'exercer" (c'est évidemment à adapter à chaque situation et a vos propres limites).
Pour les places de jeux, sorties.. c'est pareil on respecte le rythme de l'enfant, on ne le fais pas monter sur une structures ou un vélo ... s'il n'en a pas la capacité (et la j'ai pas toujours été exemplaire...). Il fera ces jeux la quand il se sentira capable et croyez moi, de cette façon il ne prendra pas de risques inconsidérés et vos sorties seront plus sereine !
4. Adapter l'environnement :
Je me répètes encore, mais c'est un principe fondateur de la pédagogie Montessori et d'une parentalité bienveillante, quand on devient parents, notre environnement (notamment notre habitation) va changer ! Autant l'adapter dès le départ pour avoir des journées sereines et que l'espace soit sécurisé pour les tout-petits (on se zénifie en zappant les phrases du style : "ne touuuuuche pas à ça c'est fragile!").
Vous l'aurez compris, un enfant qui évolue en motricité libre est un enfant qui peut aller partout ! Donc :
- on range en hauteur les objets de valeurs auxquels on tient
- on désencombre le passage
- on laisse à sa disposition quelques jouets et pas tous (parce que sinon le rangement le soir c'est galère!)
- on accepte que ce qui est à sa portée, il peut le toucher et manipuler
- on limite les "non" : avant de dire un "non", on s'assure que l'enfant se met en danger et qu'il faut donc l’arrêter ou qu'il fait quelque chose qui nous dérange vraiment (est ce que s'il monte sur une chaise pour attraper quelque chose c'est dérangeant ? pas forcément...). Tout dépend de la tolérance de chacun et de l'autonomie qu'on souhaite laisser à l'enfant.
Ceci est mon avis sur la motricité libre, que je me suis forgé lors de mes recherches et lectures, lors de mes études d'Auxiliaire de puériculture et de mon expérience dans différentes structures, et bien sur que j'ai pu testé avec mes propres enfants.
Et au cas où vous ne seriez pas encore tout à fait convaincus, je vous récapitule les bonnes raisons de pratiquer la motricité libre avec votre bébé :
- Faire des économies : Avec la motricité libre, nul besoin de beaucoup s’équiper. Transat, cale bébé et trotteur sont inutiles. Un simple tapis au sol suffit pour que bébé découvre par lui-même les différentes possibilités de mouvements qu’il a en lui. Et niveau vêtements c’est pareil, rien de mieux qu’un body et des petites pieds nus pour bouger en toute liberté.
- Des enfants plein de confiance : Parce que bébé n’est jamais mis dans une position qu’il ne maîtrise pas et que c’est par lui-même qu’il découvre de nouvelles capacités, il est fier de réussir par lui-même. Il remplit ainsi son réservoir de confiance, ce qui lui permettra de se lancer dans de nouvelles aventures sans crainte.
- Des enfants autonomes : Les enfants qui apprennent par eux-mêmes ont moins besoin de solliciter l’adulte au quotidien. Leur envie de découvrir par eux-mêmes s’étend alors jusqu’aux gestes du quotidien : s’habiller seul, manger sans l’aide d’un adulte ou se laver par exemple.
- Une motricité de meilleure qualité : Grâce à la motricité libre, les enfants savent se mettre et se défaire d’une position par leurs propres moyens. Pour y parvenir ils ont pris le temps de tâtonner, de gérer leurs déséquilibres et découvrir les erreurs à ne pas faire pour que leur mouvement soit efficace. Une fois maitrisé, le geste est sûr et précis.
- Moins d’accidents et de risques de chutes : Comme l’enfant ne fait que ce qu’il maîtrise, il connaît son corps et ce qu’il est capable de faire et ne pas faire. Plus prudent, il se lance donc moins dans des situations dangereuses.
- Diminution des crises entre parents et enfants : Comme l’enfant est acteur de ses actions et non dépendant d’un adulte pour y parvenir, les situations de frustrations, souvent source de crises et de conflits, sont donc moins fréquentes.
- Un dos préservé : Parce que dans l’apprentissage de la marche, en motricité libre, bébé n’est pas soutenu par les bras mais en le laissant expérimenter seul ses premiers pas, le dos de l’adulte est moins sollicité en position courbé et donc moins douloureux.
- Plus de complicité avec son enfant : Motricité libre ne signifie pas laisser son bébé seul dans un coin sur son tapis. Bien au contraire, c’est parce qu’il se sent encouragé et soutenu dans ses apprentissages qu’il persévère et poursuit ses découvertes. Le rôle de l’adulte est aussi d’adapter l’espace et les jouets mis à disposition de l’enfant en fonction de ses capacités du moment. La motricité libre apprend donc aux parents à observer leur bébé pour savoir où il en est et lui proposer un cadre le plus juste possible.
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez aller plus loin :
==> Je vous met le lien de quelques lectures qui peuvent appuyer mon article et vous donner pleins d'infos sur la motricité libre et comment la mettre en place :
- De la naissance aux premiers pas, une kiné qui nous dit tout sur le développement du bébé et comment l'accompagner dans ses découvertes motrices.
- Lockzy ou le maternage insolite, livre témoignage de la philosophie d'Emmi Pickler, paru pour la première fois en 1973, qui permet d'aborder les idées piklériennes sur les compétences du bébé, son rôle dans son développement et la pédagogie de la petite enfance qui en découle.
==> Je vous poste également des liens d'articles en ligne :
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